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L’économie ne marche pas comme une machine

En économie,il n’y a pas une pédale pour accélérer et une autre pour freiner, un levier pour monter ou baisser.

Appuyez sur un bouton plusieurs fois : vous n’aurez jamais le même résultat.

Abaissez une manette et il ne se passera jamais là même chose. L’économie ne marche pas comme une machine.

Les résultats d’une politique économique ne sont pas linéaires : ce qui marche à un moment ne marchera pas nécessairement le suivant.

Il y a aussi les effets secondaires. Ce que l’on n’avait pas prévu. Les gouvernements concentrent leur attention sur les résultats immédiatement visibles de leurs politiques… Mais ce n’est que la face émergée de l’iceberg et ils ne se rendent pas compte des effets indirects et bien plus destructeurs de leurs actions.

Mais il y a un problème bien plus grave. Dès que les gouvernants et banquiers centraux tentent d’agir sur un indicateur particulier : Ils gâchent tout.

Ils agissent sur les symptômes sans traiter les causes.

Ils agissent comme un mauvais médecin que vous venez voir parce que vous vous êtes cassé la jambe et qui vous donnerait des anti-inflammatoire contre la douleur sans réparer la jambe.

Mais si vous n’avez plus mal, comment savoir ce qui ne va pas ? Comment traiter la cause s’il n’y a plus de symptôme ?

La morphine à haute dose ne masque pas seulement la douleur, cela fait aussi mourir.

Le chômage, l’inflation, les taux d’intérêts de long terme sont des symptômes : des indicateurs de la santé d’une économie. Ils aident les « agents économiques », vous, moi, les entreprises à prendre de bonnes décisions.

Si le chômage est important, vous accepterez un travail moins cher et dans le secteur où on embauche, même si ce n’est pas nécessairement ce à quoi vous aspirez. Le coût du travail baissera ainsi que les coûts de production et de vente. Votre économie deviendra plus compétitive sans que vous ayez perdu en pouvoir d’achat (salaires et prix baissent). Les entreprises qui peinent à recruter trouveront plus facilement des employés et après une période de transition un nouvel équilibre se mettra en place.

J’ai vu beaucoup de jeunes rêver de faire du marketing, des publicités pour de belles voitures et vendre du Coca Cola. Mais c’est d’informaticiens dont nous avons besoin.

J’ai rencontré un jour un ancien biologiste qui s’était reconverti en informaticien. Il préférait la biologie mais c’est de développeurs informatiques dont parlaient les annonces d’emplois. Il avait acheté des livres à près de 40 ans et commencé à se former tout seul puis il avait rapidement trouvé un travail, pas très drôle mais qui lui avait permis de continuer à se former. Puis il s’est constitué une petite équipe dans l’entreprise dans laquelle il travaillait.

Bien sûr l’État a un rôle important pour accompagner cette transition, un rôle de solidarité et de fair play. Il doit fixer les règles et faire l’arbitre.

Mais vous n’avez jamais vu un arbitre de foot marquer un but à la télé.

Ce n’est pas à l’État d’employer lui-même ou de créer les emplois aidés qu’on lui demande.

En faisant cela, il empêche la nécessaire adaptation de nos économies. Il masque les symptômes mais ne soigne pas, pis : il empêche de guérir.

Bien sûr au début cela donne l’impression d’aller mieux. On arrête de tousser. Mais à quel prix et et pour combien de temps ?

PS : Je ne suis pas à votre place

Vous êtes plusieurs à me reprocher ces derniers jours d’être bien confortable au fond de mes pantoufles et de ne voir que les problèmes sans proposer les solutions.

Je ne me mouille pas assez me dites-vous. Vu l’énergie que je mets dans ces lettres, je ne crois pas mériter ces invectives.

Il se trouve qu’à titre personnel je n’aime pas fort que l’on me dise ce que je dois penser… Il se trouve aussi que j’ouvre un journal je suis immédiatement agacé par tous les « il faut », les « vous devez » et autres injonctions plus ou moins bienveillantes de journalistes sûrement bien intentionnés mais qui n’ont vraisemblablement pas compris qu’ils n’étaient pas le centre du monde. Aussi ne vous servirai-je pas ce que je rechigne pour moi-même.

En revanche, je crois que toute personne de bonne volonté, pour peu qu’elle ait un peu de temps à y consacrer peut apprendre à mettre à l’abri du besoin sa famille et ses proches des crises et convulsions de notre économie malade

Il y a bien plus de vertu à agir à notre échelle qu’à discuter indéfiniment et attendre de nos politiques qu’ils nous servent avant leur intérêt personnel.

Vous avez peut-être remarqué que je suis en train de constituer depuis quelques jours un petit groupe de lecteurs qui souhaitent approfondir cette démarche.

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