L’arme secrète contre ces « experts» qui s’en prennent à votre argent
L’arme secrète contre ces « experts» qui s’en prennent à votre argent
Cela se passe aux États-Unis, nous sommes en 1996.
Les prix des assurances-décès viennent de s’effondrer.
Il y a là quelque chose de mystérieux car on ne trouve pas de raison à cette chute subite.
D’autres types d’assurances — santé, habitation, automobiles — ne sont, elles, absolument pas touchées par cette baisse de tarif inexpliquée.
Il n’y a pas eu de changement particulier au sein des compagnies d’assurance, pas de courtier plus agressif ou de souscripteur plus pointilleux. Que s’est-il donc passé ?
Internet est passé.
Le printemps 1996 nait quotesmith.com, le premier site Internet comparateur de frais d’assurances : il permet aux clients de comparer en quelques clics les tarifs de centaines d’assurances-décès.
Pour quotesmith.com, les assurances-décès sont le produit parfait auquel s’attaquer en premier.
Au contraire d’autres produits d’assurance complexes, les contrats d’assurance-décès sont plutôt simples et facilement comparables : vous versez une cotisation annuelle qui libère un certain capital à vos héritiers en cas de décès pendant la durée de la souscription.
la seule vraie différence entre les contrats… Ce sont les frais de l’assureur.
Mettons qui vous souhaitiez souscrire une assurance-décès. Sélectionner des compagnies d’assurance et courtiers et les mettre en concurrence était jusque-là une démarche ennuyeuse, compliquée et fastidieuse pour un résultat incertain.
Tout d’un coup cela devient un jeu d’enfant.
Les clients trouvent en moins de 2 minutes l’assurance-décès la moins chère et les compagnies d’assurance les plus exorbitantes n’ont d’autre choix que de baisser leurs tarifs.
En un an, le total des frais d’assurance vie au États-Unis baissa d’1 milliard de dollars !
Laissez-moi le dire d’une autre manière… Les particuliers américains ont économisé 1 milliard de dollars par le simple travail d’information d’un site Internet.
L’information. Voilà l’arme secrète.
L’information peut éclairer comme elle peut assommer, elle peut vous sauver ou vous faire plonger selon qu’elle est partagée ou au contraire diluée ou monopolisée.
Bienvenue dans le monde de « l’asymétrie d’information»
Il est habituel que lors d’une transaction, toutes les informations ne soient pas également partagées entre le consommateur-novice et le vendeur-expert. Dans le langage châtié des économistes, on parle d’asymétrie de l’information.
Nous acceptons comme une donnée de base du capitalisme que quelqu’un —généralement un expert— en sais toujours plus qu’un autre —généralement le consommateur.
Mais partout les asymétries d’informations ont été lourdement nivelées par le développement d’Internet.
Internet est d’une efficacité redoutable pour faire passer l’information de ceux qui la détiennent à ceux qui ne l’ont pas.
La plupart du temps bien sûr, comme dans le cas des assurances-décès, l’information pré-existait à Internet mais dispersée et difficilement accessible.
Internet a réussi en quelques années là où les meilleurs défenseurs des consommateurs avaient échoué : casser le monopole de l’information de l’expert en faveur du grand public.
Que ce soit le vendeur de voitures peu scrupuleux qui cherche à noyer le prix réel de la voiture parmi d’innombrables options, rabais, aides et services financiers ou le croque-mort avide qui vous fourgue le cercueil en acajou au double de son prix car il sait très bien que vous n’y connaissez rien et que vous êtes dans une situation de détresse émotionnelle.
Aujourd’hui vous pouvez vérifier en temps réel, face à eux, qu’ils ne sont pas en train de se payer votre tête.
Mais aussi puissant que soit Internet, les enjeux de l’accès à l’information restent considérables.
Regardez les grands scandales financiers du XXIe siècles : les faillites d’Enron, de WorldCom, la grande crise immobilière de 2008 ou celle des dettes souveraines de 2011.
Aussi diverses que soient ces crises, elles ont ceci en commun : elles reposent toutes sur l’utilisation frauduleuse d’un monopole d’information. Ce que l’on appelle un délit d’initié.
Elles ont toutes impliqué des experts crapuleux délivrant de fausses informations ou cachant les vraies. Dans tous les cas, les experts ont tenté de maximiser l’asymétrie d’information en leur faveur.
Et ces gredins —tout particulièrement dans le royaume de la haute finance— ont systématiquement opposé la même défense : oui mais tout le monde faisait pareil.
C’est probablement vrai !
Une des caractéristiques des délits d’initiés est qu’ils ne sont presque jamais découverts.
Au contraire du banditisme, ils ne laissent pas de trace d’effraction. Au contraire des vols à l’étalage ils ne laissent presque jamais de trace dans les inventaires et les comptes.
Pour qu’un délit d’initié apparaisse au grand jour, il faut que quelque chose de très grave se produise.
Et quand cela arrive, on comprend beaucoup mieux ce qui se passe de l’autre côté du miroir.
Un cas d’école : la faillite d’Enron
Enron était, au tournant du XXIe siècle, un des plus grands groupes américains, spécialisé dans l’énergie. Son ascension avait été fulgurante, partie d’une petite société de distribution de gaz texane reprise par un homme politique américain prodhe de la famille Bush.
Elle résonne encore comme l’une des plus grosse faillite de l’occident.
Des enregistrements secrets ont été révélés lors de la faillite d’Enron.
Et ils ont montré des comportements pour le moins inquiétants.
On y entend deux traders discuter des bienfaits d’un grand incendie en Californie qui endommage le réseau d’électricité… L’événement permettrait à Enron de justifier une augmentation massive et artificielle des prix de son électricité.
Au milieu de la conversation, l’un des traders pouffe au sujet de l’incendie : « vas-y brule, bébé, brule » Et l’autre de répéter : « Ouais, brûle bébé, brûle ! ».
L’histoire déjà choquante ne s’arrête pas là.
Deux autres traders d’Enron discutent quelques mois plus tard de cette hausse injustifiée des tarifs d’électricité. À ce moment, l’État de Californie s’est aperçu de la manipulation et veut faire rembourser à Enron le trop-perçu. Voici la teneur fleurie des échanges :
K : « Pu***n, ça y est, ils vous reprennent tout le fric ? Tout ce pu***n de fric que vous aviez piqué à ces pauvres grand-mères californiennes ? »
B : : « Yep, à Maminette »
K : « et maintenant Maminette, elle veut récupérer tout le fric, tous les pu***n de 250 balles au megawatt.heure que tu lui as enflés. »
B : « faudrait un pu***n de tremblement de terre qui les envoie tous au milieu du Pacifique et qu’on leur allume des pu***n de cierges. »
Ce n’est qu’un exemple.
Mais si vous avez l’impression que ce genre de goujaterie n’est pas isolée, vous avez raison.
Ces comportements s’observent au quotidien à divers degrés.
Il existe d’innombrables situations où un expert jouera avec votre argent dans son propre intérêt et non le vôtre.
- Votre agent immobilier qui préfère « faire la vente » de votre maison rapidement quitte à perdre quelques centaines d’euros de commission (et vous des dizaines de milliers d’euros au passage) ;
- Votre loueur de voiture qui au moment de vous donner les clés vous fait rajouter des assurances qui doublent le coût de votre location alors que vous êtes sans doute déjà couvert par l’assurance de votre carte bancaire ou que vous pourriez souscrire au mêmes assurances 2 fois moins cher si vous alliez directement voir l’assureur.
- Votre conseiller en gestion de patrimoine qui vous proposera le placement qui lui rapporte la meilleure commission et non celui qui vous convient le mieux. Une loi est passée en Suisse pour obliger votre conseiller à vous informer de sa commission… ce n’est malheureusement pas encore le cas en France ;
- Votre conseiller de l’agence du coin de la rue qui activera automatiquement sur ordre de ses supérieurs des options dont vous n’avez pas besoin ou des frais qu’ils n’ont pas le droit de vous prélever. C’est d’ailleurs étonnant comme ils vous les remboursent rapidement quand vous haussez un peu la voix ;
- Votre assureur qui vous aura fait un tarif promotionnel pour vous attirer puis qui augmentera vos cotisations un peu plus chaque année.
Une bonne manière d’économiser quelques centaines d’euros à peu de frais
Si vous êtes comme moi, vous vous êtes demandé un jour comment gagner quelques euros sur votre budget pour être un peu plus confortable ou vous permettre quelques extras bien mérités, voici quelques pistes.
Il y a bien un domaine où vous pouvez économiser des petites fortunes sans renoncer à quoi que ce soit… ce sont vos frais bancaires et d’assurance.
Ils explosent ces dernières années pour 2 raisons. Il a d’abord fallu éponger les bêtises des filliales d’investissement de vos banques et assureurs qui ont été laminées par leurs placements hasardeux lors de la crise de 2008 et depuis 2 ans, les taux d’intérêts négatifs mettent les banques à rude épreuve.
Vous pouvez pourtant les garder au plancher facilement :
Règle n°1 – Renégociez vos assurances tous les 3 à 5 ans. J’ai travaillé pour un assureur dans le passé. C’est une pratique généralisée, un assureur augmente un peu ses tarifs chaque année mais si vous êtes un nouveau client vous redescendez au tarif le plus bas.
Règle n°2 – Vérifiez systématiquement avant de prendre une assurance si vous n’êtes pas déjà couvert par votre carte bancaire. Cela arrive bien plus souvent que l’on imagine, en particulier pour es assurances voyages ou dommages.
Règle n°3 – Contestez par défaut tous les frais inhabituels de votre banque. Les banques se font régulièrement épingler pour double facturation. Quand vous ouvrez un compte, la banque doit vous fournir par défaut un certain nombre de services inclus dans votre forfait. Ils n’hésitent pour autant jamais à vous les facturer une deuxième fois.
Règle n°4 – Les agios fixes sont illégaux. S’il vous arrive d’être à découvert, sachez que les commissions fixes des banques (autre qu’un taux d’intérêt sur votre montant dans le rouge) sont illégales.Par exemple un agio de 20€ forfaitaire est illégal. Contestez-les fermement, la banque vous remboursera.
Règle n°5 – Si vous faites des transferts dans des monnaies étrangères, utilisez une plateforme de change en ligne. Elles sont en général dix fois moins cher que votre banque. Il existe même des comparateurs de frais de transfert que vous trouvez facilement en ligne.
Règle n°6 – Vous pouvez contester toute augmentation tarifaire de votre banque : faites-le ! La mode est à l’instauration de frais de tenue de compte. Vous avez le droit de refuser ces frais et la banque n’a pas le droit de vous fermer votre compte. Elle devra s’executer [1].
Règle n°7 – Regardez vos relevés de comptes ! Cela a l’air évident mais il est important de vérifier une fois par trimestre au moins qu’on ne vous a pas prélevé des frais cachés. Moins ils sont clairs, plus vous pouvez les contester.
Dites-vous bien que votre interlocuteur a bien plus à perdre que vous à laisser une situation s’envenimer. Il a des coûts de traitements importants, il craint pour sa réputation et risque de perdre un client. La plupart du temps vous vous verrez opposer une fermeté de façade qui tombera dès que vous insistez un peu. Alors n’hésitez pas !
Faites-suivre ce message autour de vous, plus nous serons nombreux, mieux nous pourrons agir et peser collectivement. Suggérez à vos proches, amis et famille de se tenir, comme vous, informé des événements en cours en s’inscrivant GRATUITEMENT à La Lettre du vaillant petit économiste grâce à
À votre bonne fortune,